Pratique et expérience de l'ouverture de conscience

27/08/2020

Quand et comment expérimente-t-on des moments d'ouverture de conscience? Comment prolonger ces moments d'ouverture et étendre progressivement son champ de conscience?

Comme je l'ai déjà exposé, l'ouverture progressive de sa conscience est très personnelle et expérimentale, propre à chacun. De plus, il est délicat de décrire avec des mots (subjectifs, et qui de plus seront interprétés avec le mental), ce qui est de l'ordre du ressenti et de l'expérience.

Ceci étant dit, je souhaite tout de même essayer de vous faire plonger un peu plus concrètement dans cette expérience, et rendre ainsi un peu plus tangible et concret (démystifier presque?) un sujet qui peut paraître lointain, inatteignable ou réservé à quelques-uns. À commencer par expliquer  simplement comment nous expérimentons, et avons tous déjà expérimenté, sans le savoir, des moments d'ouverture ou expansion de conscience, notamment en lien avec l'unité de toute chose.

Nous avons tous déjà expérimenté des moments d'ouverture de conscience

Que ressentez-vous quand vous regardez un coucher de soleil ou un beau paysage, un oiseau ou une plante qui vous fascine, le calme et l'horizon de la mer, la grandeur des montagnes ou la profondeur de l'espace et les étoiles? le plus souvent un sentiment de bien-être, bonheur ou paix intérieure, que l'on pense être directement lié à ce que l'on observe. En réalité, il se produit dans ces moments une ouverture spontanée de notre conscience: on entre en résonnance avec notre environnement, et on fait l'expérience du lien que l'on a avec lui; ce faisant on expérimente notre véritable nature ou essence. On vit une espèce d'union ou unité avec l'événement et l'espace-temps. Ce sont des moments de 'non pensée', de seul ressenti ou seule présence. Ce qui nous procure ce bien-être, c'est le fait que nous retrouvons, momentanément, cette unité, réalisons notre origine et notre lien avec toute forme de vie, animale, végétale, minérale... c'est une reconnexion momentanée avec le tout. C'est même parfois intimidant, d'ailleurs on peut se 'sentir petit', et être 'pris' ou subjugué par le moment et la beauté de ce qu'on observe. Ce qui est intimidant est en réalité l'expérience de reconnexion avec le tout, avec soi, son essence.

Nous expérimentons donc de temps à autre, momentanément et sans nous en rendre compte, cette unité, et touchons à notre propre origine ou notre essence.

La conscience se déploie un instant, se réveille spontanément, mais se referme ensuite. Se rendort (laissant alors à nouveau la place aux pensées du quotidien... et à la 're' déconnexion de la personne d'avec sa vraie nature).

L' éveil se produit quand la conscience s'est déployée et ne se referme plus (José le Roy, philosophe et écrivain)

Il existe d'autres exemples d'ouverture de notre conscience. Lorsque l'on pratique une activité (artistique ou non) qui nous passionne (par exemple  jardinage, peinture, danse, musique, cuisine, activité sportive et bien d'autres), regarde une œuvre d'art qui nous parle, écoute de la musique qui nous transporte, on ressent un sentiment de bien-être où l'on fait 'un' avec le moment et l'événement, on est pleinement présent. On est littéralement plongé dans l'instant, et on ne pense à rien d'autre. Ce sont des moments d'ouverture de conscience qui nous procurent le même sentiment, la même sensation. A travers une autre expérience.

Ces moments d'unité, d'union avec la nature, ou avec toute activité qui nous procure du bien-être et nous fait plonger dans l'instant, sont des moments d'ouverture ou expansion momentanée de conscience. Vous observerez que ce sont aussi des moments profonds d'ancrage dans le présent.

Vous lisez ces lignes et vous vous direz peut-être: 'alors comment travailler cela? Faire en sorte que la conscience s'ouvre et ne se referme pas?' Le mental est déjà à l'œuvre, vous faisant poser mille questions.

Comment 'susciter', faciliter et prolonger ces moments d'ouverture?

Il n'y a pas à penser, rien à faire ou à provoquer. Tout est là, en nous, mais endormi. La seule chose à 'faire' est d'être. Etre présent, alerte, dans le pur ressenti. L'observation de la nature peut nous y aider, si l'on arrive à s'ouvrir à cette conscience de l'unité, de l'unité de toute chose, à laquelle on goûte finalement régulièrement sans s'en rendre compte.

Afin de vous aider à entrer dans cette conscience de l'unité, et vivre ces moments d'ouverture de conscience, je peux vous partager ces trois clés:

- essayer de percevoir la beauté et la symétrie dans la nature, les modèles répétitifs de développement (sujet développé dans mon dernier article). Contempler la nature, s'émerveiller, s'en nourrir, se nourrir des vibrations (qui feront l'objet d'un prochain article), entrer en résonnance avec ce que l'on observe;

être dans le pur ressenti et la pure présence. Observer, ressentir, vivre les choses, sans chercher à verbaliser, formaliser, interpréter. Essayer de supprimer les pensées. Voilà un autre exercice intéressant, qui peut faire l'objet d'une méditation (qui serait parfaite lors d'une ballade dans la nature): marcher et ne penser à rien, strictement rien; faire le vide pour être uniquement dans le ressenti et l'observation, la connexion avec ce qui nous entoure;

- pratiquer les exercices de respiration, observation et ressenti conscients déjà recommandés dans mes précédents articles.

Et petit à petit, naturellement, vous entrerez plus facilement dans ces moments d'ouverture de conscience, qui deviendront de plus en plus longs.

Ces moments d'ouverture de conscience sont des portes d'entrée, des expériences, à degrés divers, de l'expansion progressive de son champ de conscience, d'un développement de ses facultés spirituelles. Ils nourrissent le processus de découverte et connaissance de soi.

Cette découverte, cet éveil à soi, sont souvent présentés comme une 'quête'. Mais lorsque l'on comprend que tout est déjà là, en nous, alors c'est plutôt la démarche inverse. Il n'y a qu'à réveiller cette conscience déjà présente mais endormie.

La seule chose réellement 'difficile' (en tout cas perçue comme telle par notre mental), est de retirer les 'couches de structure du soi' afin de révéler petit à petit cette dimension plus subtile et profonde de notre être qui n'est rien d'autre que notre essence. Pour cela il faut réussir à s'extraire du personnage, de l'ego (ou croyances limitantes) et de notre forme physique, qui est tout ce que nous 'voyons' ou connaissons depuis que nous sommes nés - et donc ce que nous pensons être. Notre conscience est endormie, car elle s'est identifiée à ce corps, cet ego, ces pensées. Et la puissance de ces pensées, de l'intellect, du mental, est telle que l'on peut évoluer facilement toute une vie dans cette 'illusion' de la personne, de sa manifestation physique, sans percevoir sa nature profonde et son origine.

Pourquoi cette réalisation de l'unité de toute chose et de notre lien avec notre environnement est essentielle dans la période que nous vivons

Ce qui est enclenché actuellement au niveau planétaire est un éveil collectif, progressif, à notre propre nature. Une élévation du niveau de conscience collectif. Une évolution sans précédent dans l'histoire de l'espèce humaine. Nous sommes en train de sortir d'un monde, dominé par l'ego et la dualité (où le personnage est séparé ou déconnecté de son essence, ce qui engendre, au niveau individuel et collectif, le déséquilibre, le mal-être, la souffrance, la distinction si ancrée en nous tous entre le bien et le mal), pour entrer dans une nouvelle ère, plus 'consciente', de l'unité, où l'humain et la connaissance de l'humain, la reconnexion au vivant, seront au cœur. Où l'être humain s'éveille à sa propre nature, se 'réveille'. Nous nous trouvons actuellement dans une période de transition entre ces deux mondes, qui verra progressivement l'effondrement des structures et systèmes de valeurs établis afin de laisser la place à d'autres, plus en phase avec notre vraie nature, et par voie de conséquence celle de la planète (avec laquelle nous faisons un).

Et dans cet éveil, qui n'est d'autre que la reconnexion à soi, à son essence, la réalisation de l'unité de toute chose et de notre lien avec la nature est primordiale.

Nous sommes issus de la nature, faisons partie intrinsèque de celle-ci. C'est pourquoi il est important de retrouver et cultiver ce lien, que l'on a progressivement perdu sous l'effet notamment de l'urbanisation (récente à l'échelle de l'humanité) et de la modernisation de nos sociétés, éloignant progressivement l'être humain de son milieu naturel et de sa propre nature. Ceci a provoqué cette déconnexion, et ces déséquilibres que nous observons.

Dans cette transition que nous vivons, il sera clé de nous reconnecter au vivant, à la vie, au réseau du vivant. Retrouver cette connexion intuitive connue de nos ancêtres et étendre progressivement notre champ de conscience.